La cellule CAP d’APRE-SERVICES, destinée à préparer des stagiaires à intégrer le monde professionnel du travail adapté, est née de l’opportunité de valoriser un terrain vague. Le propriétaire de ce terrain, situé à proximité des locaux d’APRE, était à la recherche d’une affectation compatible avec les prescriptions d’urbanisme interdisant tout projet susceptible d’empêcher la percolation du sol. Grâce à la mise à disposition de cet espace, APRE a pu développer sa cellule d’accueil CAP (Contrat d’adaptation professionnelle) et former des stagiaires en situation de handicap aux techniques du maraîchage bio. Après un gros travail d’aménagement, l’équipe CAP a pris son envol.
Miser sur le « durable »
Dès le départ, la direction d’APRE souhaitait positionner les activités de la cellule CAP dans une logique de développement durable. Benoît, moniteur CAP : « Il fallait, d’une part, rendre le travail compatible avec les capacités des travailleurs CAP et, d’autre part, développer une nouvelle activité que nous voulions non polluante. La mise à disposition du terrain par le propriétaire pour y créer l’activité de la cellule CAP fut, pour nous et les travailleurs, une formidable opportunité. »
Le concept de bio est déjà bien assimilé par les travailleurs, mais c’est aussi le renforcement du lien avec le quartier qui fait sens dans le projet. Un travailleur CAP : «Le moment que j’aime le plus, c’est la vente de nos légumes bio! C’est très gratifiant que les gens du quartier soient prêts à payer pour le travail que nous avons accompli.»
A travers les activités de la cellule d’accueil CAP, basées sur le principe du circuit court, APRE entend donc aussi créer du lien avec les habitants du quartier. Benoît: « Nous développons des collaborations dans le quartier. Par exemple, nous avons mis en place une activité de compostage accessible aux habitants. Les voisins viennent de plus en plus souvent déposer leurs déchets verts. Et lorsque que nous avons formé nos travailleurs aux techniques de compostage, nous avons ouvert la formation aux voisins. Des liens se tissent et nous attirons de nouveaux clients.»
Une formation à large spectre
La formation au sein de la cellule CAP d’APRE se veut multidisciplinaire. Benoît: « L’activité de maraîchage est saisonnière. Nous profitons des périodes creuses ou des intempéries pour mettre en place des activités dans nos ateliers. Fabrication de jouets en bois, travaux de soudure, activités de recyclage,… les travailleurs CAP s’essayent à divers métiers.» Un travailleur CAP : « J’aime bien travailler à l’extérieur mais j’aime aussi travailler dans les locaux d’APRE. Je fais des travaux de conditionnement et d’emballage parfois. C’est un travail que j’aime bien aussi, surtout quand il fait froid ou qu’il pleut. »
L’apprentissage se déroule en continu, chaque tâche est l’occasion de s’initier à une activité et de s’adapter au changement. Benoît : « Nous associons les travailleurs CAP à tous les niveaux. Ils participent à l’achat du matériel, à la fabrication d’outils adaptés,… Ils sont d’autant plus fiers du résultat qu’ils se sont engagés à toutes les étapes du processus. »
L’équipe est soudée grâce à un accompagnement de tous les instants. Sylvie, coordinatrice de la cellule CAP : « Les travailleurs ont encore besoin d’un encadrement renforcé et doivent acquérir des compétences telles que l’expression orale, l’adaptation au changement et la compréhension de la différence de l’autre. Mais l’encadrement vise à les faire évoluer dans ce sens. Nous les guidons pour qu’ils puissent gagner en autonomie et qu’ils s’épanouissent dans leurs activités. »
Créer une activité viable pour créer de l’emploi durablement
APRE ne manque pas d’ambition dans cette initiative. L’objectif à terme est d’offrir une opportunité d’emploi durable aux travailleurs CAP. Sylvie: « C’est une activité naissante, à petite échelle pour l’instant, mais nous avons la volonté de croître, grâce à des partenariats qui se mettent en place petit à petit. Par exemple, avec la collaboration de la section horticulture d’une école spécialisée de Forest, APRE installera deux serres qui permettront d’exercer, en hiver, une activité de semis et de préparation. Nous sommes également en contact avec des coopératives qui sont un canal intéressant pour la vente de notre production à plus large échelle. »
Source: Interview de Sylvie Cosse, Coordinatrice de la cellule CAP d’APRE et Benoît Galland, Moniteur CAP, 2017