Dans le cadre du projet Transition-Insertion 2020, des ergothérapeutes sont venus rejoindre l’équipe de la Febrap, dont la mission consiste à accompagner des jeunes en fin de cycle scolaire dans la découverte du monde du travail. Ils aident les jeunes à comprendre et à s’acclimater aux exigences du milieu professionnel à travers des stages en ETA. Nous avons recueilli leurs premières impressions.
Quelles sont les premières impressions des stagiaires en découvrant le monde du travail ? Chaque stagiaire est différent en fonction de son vécu et de sa situation de handicap. Certains avaient déjà fait un stage en ETA et n’appréhendaient pas du tout la démarche. D’autres sont plus immatures dans leur projet et n’ont pas encore la bonne attitude professionnelle. D’autres encore aimeraient être engagés et font tout pour réussir leur stage.
En quoi consiste votre accompagnement ? Comment se déroule la première journée, par exemple ? Un travailleur social accueille généralement le stagiaire lors de son premier jour dans l’entreprise. C’est lui qui informe le stagiaire des règles formelles et informelles en vigueur. En tant qu’ergothérapeutes, nous rencontrons le stagiaire lors de sa première semaine en ETA. Grâce aux informations fournies par les écoles, nous savons s’il est nécessaire d’intervenir dès le premier jour de stage ou pas. Au cours du stage, nous testons les différentes capacités du stagiaire par des observations directes et indirectes lors de mises en situations professionnelles. Nous identifions ainsi les capacités existantes (la compréhension des consignes, l’autonomie, la dextérité,…) mais surtout leur marge de progression à travers des formations et un accompagnement personnalisé. Cette démarche nous permet également de déterminer quelles tâches pourraient le mieux convenir à chacun. Pour chaque stagiaire, nous réalisons un bilan comparatif entre les exigences des postes et ses aptitudes. Cette évaluation nous permet d’adapter au mieux les tâches et les postes de travail pour favoriser l’autonomie.
Quels types de difficultés rencontrent la plupart des stagiaires durant leur stage ? C’est très variable d’une situation à l’autre. Mais souvent, les stagiaires ont un comportement que l’on pourrait qualifier de « non professionnel ». Le monde de l’entreprise possède ses propres codes, ses règles de fonctionnement, son rythme,… C’est un environnement bien différent de celui qu’ils ont connu à l’école et cela peut être déroutant pour ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans une entreprise.
Quelles sont les conditions de réussite d’un stage ? L’accueil est une étape cruciale. Il faut établir une relation de confiance avec les différents interlocuteurs en présence (moniteurs, collègues, direction,…) afin d’apaiser les appréhensions que certains stagiaires pourraient avoir et leur donner confiance en eux. Cela demande à l’encadrement d’être disponible et à l’écoute. Last but not least, le degré de motivation du stagiaire est un facteur-clé. Sans un minimum de volonté de sa part, les efforts de l’encadrement peuvent être anéantis.
Justement, quelle collaboration mettez-vous en place avec les moniteurs après la phase d’accueil et d’adaptation ? Nous échangeons nos observations avec les moniteurs afin qu’un bon suivi soit assuré en notre absence. Nous leur suggérons également des solutions durables à mettre en place avec d’autres stagiaires mais aussi avec les travailleurs de l’entreprise.
Quels enseignements tirez-vous de vos premières expériences ? Nous avons bénéficié d’un accueil de qualité dans toutes les ETA et les collaborations avec les moniteurs et les services sociaux ont été fructueuses. Ceci dit, il faut reconnaître que modifier certains comportements inadaptés au milieu professionnel n’est pas chose aisée. Les manières d’être et d’agir sont souvent bien ancrées et constituent un défi au regard des exigences du monde du travail. Le stage, en soi, est trop court pour permettre un travail sur les comportements inadéquats. L’apprentissage de règles sociales de base devrait être réalisé en amont.